Voiliers de travail du monde
Barque

syn. barge, barche ; barca (esp. & ital.), baris (grec), boat (ang.), bark (ang. & breton) ; barca scipp, barco shipp, barco scip, scippe, braigantino a

palo (it.). – étym. du latin ""barca"", de ""Barce"", ville africaine de l'Antiquité.

trois-mâts barque

1.

Les barques étaient des navires moyens (au 16e siècle, on parlait des barques de 50 x 20 pieds

français) et on les appelait plutôt barges. Cleirac les décrit ainsi en 1647 : "barques sont navires

sans hune". Au 19e siècle, Bonnefoux est plus précis : "nom générique des bâtiments de peu de

capacité ou dont le port n'excède pas, en général, 150 tonneaux. Les barques n'ont ordinairement

qu'un mât : on en voit cependant à

deux mâts, qui son pontées et qui

servent au cabotage. Dans la

Méditerranée, il y en a d'assez

grandes".

2.

En fait les barques de Méditerranée ou barques latines étaient des bateaux

au type bien identifié et stable sur plusieurs siècles. Elles avaient trois mâts

avec voiles latines sur deux mâts.

3.

syn. trois-mâts barque (fr.) - A partir du 19e siècle, ce terme chez les anglo-

saxons, désigne un navire avec au moins trois mâts gréé carré, sauf le dernier.

4.

Ce terme, de nos jours, en Atlantique, désigne généralement une petite

embarcation à fond plat, non pontée, ne pouvant aller en mer.

barque de Méditerranée (Lescalier)

Fournier, Buisson, Macquarie, Delis, Blackburn

dans les textes

"bâtiment qui a trois mâts. Il y a différentes sortes de barques" (Chevigny, 1752).

"Barque, Barquette, & Barquerolle, sont des mediocres vaisseaux de voiture" (Dassié, 1677).

"Barque est un médiocre vaisseau de voicture , pour le service d'un plus grand ; on tient qu'elle prend son nom de Barce , ville d'Afrique:

elle est d'ordinaire courte, mais fort large: sur cinquante pieds de long , on lui baillera vingt de bau" (R.P. Fournier,1643).

"une barque est une espèce de petit navire à un pont, dont l'usage est pour la marchandise"" (Desroches, 1687)."

Barque de mer

– Petite tartane de charge de l'embouchure du Rhône. Elle a une grande voile latine et une voile de polacre (grand foc). La coque a une quille horizontale et un pont nettement tonturé (dimensions maxi : LHT: 15 m, B: 5 m).

Barque de patron – syn. barque du canal.

barque de patron (DR) - Petit chaland utilisé au 18e siècle dans les étangs et canaux du Bas-Languedoc. Il porte 120 tonnes à l'enfoncement de 1,60 mètres (dimensions moyennes : L : 28 m, B : 5,30 m, C : 2,40 m, TE : 1,60 m). La coque à flancs droits, a un avant pointu et légèrement relevé. Il est normalement halé ou remorqué, mais il aussi une petite voile d’appoint sur un mât rabattable. (Duron, Baudouin)

Barque de Plougastel

– Bateau connu dès la moitié du 18e siècle dans la rade de Brest. Initialement utilisé comme bateau de pêche et de passage, il fut plus connu au 19e siècle comme sablier ou dragueur de coquilles avant de disparaître pendant la Première Guerre mondiale. Ce type de bateau avec un arrière pointu, un étambot incurvé et une voile au tiers très penchée sur l'arrière était en fait répandu de Lorient à Brest. (Cadoret, MM61-2)

Barque de poste

– Ces barques ont été utilisées sur le Rhône depuis Louis XIV jusqu'au début du 18e siècle. La coque avait peu de fond, la charge se limitant aux passagers. Et une tonture prononcée vers l'arrière. (Baudoin)

Barque de poste du canal du Midi

- Les barques de poste du canal du Midi ont été crées en 1681, dès l'ouverture du canal. Leur histoire s'achève en 1858 avec la concurrence fatale du chemin de fer. Leur modèle a varié au cours du temps; Les premières mettaient quatre jours minimum pour effectuer le trajet Agen- Beaucaire. Les passagers changeaient de barque à chaque écluse pour gagner du temps, ce qui impliquait la présence de 40 barques sur le canal. Ce temps sera réduit au 19e siècle à 36 heures pour la partie Agen-étang de Thau. (Babel) barque de poste du canal du Midi (DR)

Barque de poste rapide

- Coche d’eau rapide du fait d’un bon profilage, tirée par quatre chevaux au trot permettant une vitesse de plus de 11 km/h (jusqu'à 17). Il sera construit dix bateaux pour ce service qui durera de 1834 à 1860. La coque est rehaussée par un pont panoramique pour les quelque 120 passagers (dimensions moyennes : L : 22 m, B : 2,60 m). Le gouvernail a une surface élevée. Il est halé par quatre chevaux allant au trot, ce qui n’est pas l’habitude dans ce domaine, et qui lui permettent de faire des moyennes de 11 km/heure. Voir aussi malle. (Duron, Baudoin)

Barque du lac de Paladru

– Ce type de barque du lac jurassien, qui remonte au Moyen-Age, se caractérise par un fond plat assemblé, rectangulaire, relevé aux extrémités. Les planches sont assemblées par des pièces transversales et les bordés sont rentrants. Les dernières barques remontent à la fin du 19e siècle. (baud)

Barque du Léman – syn. barque latine.

barque du Léman (DR)

- Bateau du lac Léman jusqu'à la fin du 19e siècle. La coque de ce voilier était entièrement pontée et

portait ses marchandises sur le pont (dimensions moyennes : L : 20 à 30 m, B : 7 à 8 m, C : 1,50 à 1,80 m).

L'avant se relève progressivement jusqu'à l'étrave, alors que l'arrière a un gouvernail avec un safran très

large. Les voiles latines sont apparues sur le lac Léman à la fin du 15e siècle et on les retrouve sur les

barques dès le 18e siècle, avec des surfaces importantes allant jusqu'à 300m². Le gréement est fait de

deux mâts (appelés le voilier et le trinquet à l'avant) implantés tous deux sur la première moitié de la

coque. Ils reçoivent chacun une antenne pour la voile latine. On note un petit foc à l'avant amuré sur un

bout-dehors.

(PP13p63, baud, reymond)

Barque du Rhône

barque du Rhône (A. Clouet) – Embarcation à fond plat de la vallée du Rhône avec les extrémités relevées. On la voyait naviguer jusqu’au début du 20e siècle. Longue de 5,80 m, elle était propulsée avec deux paires d’aviron pour la descente et était halée en convoi pour la "remonte" du Rhône. L’arrière est à tableau. Les barques rhodaniennes voyageaient en convois de 5 à 6 bateaux précédés de la barque patronne. C'est elle qui porte l'arbouvier , et l'énorme gouvernail à safran en forme de francisque avec barre franche. La barque rhodanienne se divise en plusieurs types selon F. Baudouin : les barques de transport (penelle, sisselande, savoyarde), et celles assurant la logistique en personnel et en chevaux (pilavoine, coursier, bateaux de chevaux, barcot). (Duron, Baudouin)

Barque latine - syn. barque italienne.

- La barque latine est un bateau bien typé en Méditerranée, contrairement à la barque du Ponant. C'est un bateau fin d'une trentaine de mètres

avec un seul pont, une tonture très prononcée sur l'avant et un grand élancement. Le gaillard d'avant est tout juste suffisant pour y loger les

cuisines, le gaillard arrière beaucoup plus vaste. Ce bateau est propulsé à la voile peut manœuvrer à l'aviron, d'où la présence de petits sabords

sur le vibord. La barque est gréée à trois mâts avec des voiles latines (au 18e siècle, certaines barques disposent d'un jeu de voiles carrées sur

vergues pour le mauvais temps). Le mât avant, implanté tout à l'avant, est très incliné sur l'avant. Les barques étaient utilisées aussi bien en

guerre qu'au commerce, et étaient finalement assez proches des pinques et des polacres (la coque en particulier est identique). La barque du

Léman est une barque latine. (NEP126, Boudriot)

Barque longue - syn. barque boulonnaise ; sloop (ang.) ; balandra (esp.) -

barque longue du Levant à 2 mâts barque longue du Levant à 3 mâts barque longue du Ponant - les trois au 17e siècle (Guéroult du Pas) Petit bâtiment de guerre à voiles et à rames français utilisé au 16e siècle à peine plus grand qu’une chaloupe (20 tx maximum, 10 rames) et utilisé par les corsaires. Au 16e siècle, la barque longue n'a que deux mâts, est rarement ponté et a un plat-bord plus bas qu'une chaloupe. Elle ne portait pas de canons. Plus tard, au début du 18e siècle, elle ressemble à la galiote avec une poupe pourvue de 6 canons, trois mâts latins et 12 rames de chaque bord sur un apostis. Les flibustiers utilisèrent couramment une barque longue de 50 tx pour une longueur de 16 m, avec un faible tirant d'eau. Le gréement était réduit à un mât et un beaupré. Le mât n'avait qu'une voile à corne sans hunier et un foc, ce qui permettait une très bonne remontée au vent. Elle était armée de quatre canons généralement et pouvait porter 40 hommes. (PP14p4, Ducéré, Gueroult du Pas)

Barque sétoise

– Elle est plus allongée que la barque de mer de l'embouchure du Rhône. Elle a un grand mât à pible avec éventuellement un petit mât tout à l'avant. Tous deux ont une voile latine. (Baudouin)
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