Voiliers de travail du monde
Lougre
- n.m. – étym. de l'anglais "lugger". 1. Petit bâtiment de guerre du 18e siècle (utilisé depuis le 17e siècle par les corsaires), fin dans ses formes de l'arrière, renflé par l'avant, avec grand mât, mât de misaine (appelé matré), tapecul inclinés sur l'arrière, et un beaupré. Il a des huniers, et parfois, des perroquets volants. Le bordage est souvent à clins. Le tirant d'eau est plus important sur l'arrière. Le gréement du lougre est similaire à celui du chasse-marée : les voiles sont gréés à bourcet ce qui est un handicap pour la manœuvre sur une voilure aussi importante. En Angleterre, de nombreux lougres furent affrétés par la Royal Navy, mais très peu furent commissionnés et un seul fut construit spécialement pour elle. 2. Au 19ème siècle on trouvait des lougres à trois mâts, armés à la pêche et au cabotage, mais aussi utilisés par les corsaires de la côte atlantique pendant les guerres napoléoniennes. Il ressemblait au chasse- marée, mais avait un arrière pointu. 3. En Bretagne Nord, ce terme désigne des petits caseyeurs de 1 à 2 tx, au 19e siècle et jusqu'à nos jours. Ils étaient très répandus : le quartier de Paimpol recensait plus de 400 lougres en 1860, on en voyait encore à Locquirec en 1910. On les trouvait jusqu’à Loguivy (dimensions moyennes : L: 5,10 m, B: 2,20 m, C: 1,25 m). Ils se caractérisaient par une allure un peu lourde avec leurs deux mâts gréés au tiers (le taille-vent est bômé) et leur foc amuré sur un long bout-dehors. 4. D'une façon plus générale, les anglais appellent lougre tout voilier gréé avec des voiles au tiers. 5. Le lougre-clinquart est un lougre gréé en bourcet-malet dans la région de Calais. 6. Les anglais appelaient lougre-smuggler, vers 1825, les lougres affectés à la contrebande. lougre-smuggler chassé par un brick anglais (huile de Thomas Buttersworth NMM)
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