Voiliers de travail du monde
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Madagascar Navires présents dans notre répertoire alphabétique. Lakam piara Jehazi Lakana Lakandrafitra Sary Goélette de Madagascar Vintana Les pirogues constituent le gros des bateaux de l’île, les malgaches n’ayant jamais été des marins au long cours. Le seul navire de quelque importance est la goélette dite de Madagascar. Elle a été introduite en 1904 par un charpentier français (Joachim Enasse) et ses trois fils, à Bélo-sur-Mer. Ce chantier existe toujours.

Lakadrao (région de Nossy Be)

« C'est la pirogue la plus courante ; essentiellement utilisée pour la pêche, il lui arrive de servir au transport. Sa longueur varie de 3 à 8 mètres approximativement. Le fond de l'embarcation est constitué d'une partie monoxyle (roka), grossièrement taillée à l'intérieur, soigneusement polie à l'extérieur. La section transversale est en forme de V très pointu à l'avant et à l'arrière, un peu plus aplati au milieu. Le roka dépasse un peu la hauteur de flottaison, mais le franc-bord est rehaussé par des bordés (daraba) chevillés dans leur épaisseur à la partie monoxyle et soutenus par des membrures (taroma). Ces membrures sont incomplètes, elles ne se rejoignent pas au fond de la pirogue. A l'avant (aloha) et à l'arrière (afara), les bordés babord et tribord ne forment qu'une seule pièce, en V, (tovona ou tovony) et résolvent le délicat problème de l'étanchéité entre un bordé et une étrave. Surélevant l'étrave (loha, c'est-a'-dire la tête), au dessus du tovony, se trouve une pièce semblable, en forme de V elle aussi, mais de 10 à.20 cm de long seulement : le tsetaka, La forme du tsetaka permet de distinguer le lakdarao du lakajilo On appelle également lakadrao des pirogues plus grossièrement construites, sans bordé au dessus du roka, servant d’annexes aux boutres.» (extrait de Denis Binet, océanographe à l’ORSTM) Lakadjilo

Lakadjilo (région de Nossy Be)

Le lakadjilo est plus long que le lakadrao (de l'ordre de 8 m), il ne semble pas servir à la pêche mais uniquement au transport. Plus que ses dimensions (voisines des plus grands lakadrao), la forme du tsetaka le distingue du lakadrao.

Lakafiara (région de Nossy Be)

Cette pirogue à l'étrave particulièrement recherchée, n’était utilisée que pour la pêche à la tortue, animal sacré. Les ornementations de la proue et la poupe ont des valeurs symboliques.

Pirogues Vezo (Sud-Ouest de l’île)

Les Vezo utilisent pour leurs pirogues arbres de bois léger (Farafatse qui est une sorte de balsa). Le tronc de base est rehaussé par des planches du même bois, goudronné pour la partie basse et peinte avec des couleurs vives pour la partie haute. La pirogue est ensuite équipée de son balancier en bois dur. Le gréement est composé de deux mâts et d’une voile carrée. Les pirogues peuvent mesurer entre 2 et 8 mètres environ selon leur utilisation, les plus grandes peuvent charger facilement plus d’une tonne. pirogue vezo

Pirogues Betsimisaraka

Les pirogues lakanas à d eux balanciers sont les pirogues les plus utilisées sur la côte Est (voir dans le répertoire). Cependant, le site sur le développement http://artisanatmalgache.uniterre.com/Traditions%2B/ développe une thèse contraire. Je développe cette thèse ici sans pour autant la valider. « Il existe cependant une tribu sur la côte Est de l’île, les Betsimisaraka, qui n’a pas opté pour le balancier. Généralement, le pêcheur Betsimisaraka construit sa pirogue lui-même avec son frère ou son beau-frère. Il réalise lui-même toutes les étapes de la construction : choisir un arbre dans la forêt, le couper, puis procéder à son évidement pour en faire une coque monoxyle. Cette opération exige beaucoup de journées de travail, le tronc étant travaillé à la hache et à la borzina (machette malgache équipée d’un long manche en bois dur et d’une lame courte mais épaisse), puis par le feu. L’embarcation terminée, elle est descendue sur le plage en la faisant avancer sur des rondins. Vient ensuite la pose de membrures pour renforcer la coque et la rigidifier. Malgré cela, les coques ont tendance à se fissurer et le pêcheur devra ajouter des bourres de kapôk dans ces fissures avant de les recouvrir de goudron naturel.» pirogue betsimisaraka sans balancier .