n.f. orth. pinnace, pinace ; pinnace (ang.) ; pinasse (all.). étym. de espinacce (15e siècle), de l'espagnol "fait de pin" - syn. pinassote (petite pinasse), tillole. - Le terme pinasse s'est appliqué à différents bateaux en différents lieux. 1. Europe - Dès le 13e siècle, il est fait mention de pinasses aussi bien en Angleterre qu'en France. Au 17e siècle, c'était alors une sorte de corvette selon Vial de Clairvois , un trois-mâts à voiles carrées très commun, pouvant aussi se propulser à rames, long, étroit et léger. Il était souvent utilisé pour la course. Aubin rajoute que la poupe était carrée et que l'origine de ce bateau était nordique (dimensions moyennes : L : 30 m, B : 8 m). Saverien confirme et rajoute que "les français et les anglais se servent pour faire le commerce aux isles d'Amérique". Ainsi à Bordeaux en 1683, on trouve quatre pinasses de 100 à 250 tx, armées pour les "voyages à l'Amérique". dans les textes : - « navire long, étroit, léger et rapide » (Compte de François de l'Ospital ds Doc. rel. au clos des Galées de Rouen). Pinasse française ou anglaise pour les isles d'Amérique (Guéroult du Pas) 2. Golfe de Gascogne - syn. pinasse de Biscaye (anc.), conque (Bayonne). - La pinasse du Sud-Ouest est un bateau léger et fin, construit à clins, du 12e et 18e siècles (on l'appelait à l'origine conque), de 8 à 15 mètres de long pour 4 mètres de large, avec des extrémités très relevées, et propulsé à l'aviron par 4 à 6 personnes. Elle serait elle-même la copie de la tillole, répandue sur la côte de Bayonne à La Rochelle. Mais l'origine première semble être espagnole. Elle était utilisée pour la chasse à la baleine dans le Golfe de Gascogne (?). Jaupart apporte des précisions tirées des archives du 17e siècle. Ainsi le maître constructeur Gassis de Bayonne construisait des pinasses de 30 tx à 50 tx dont les dimensions étaient les suivantes : L : 16.20 ; B : 3.50 ; creux : 1.70 m et la hauteur au-dessus de l'eau arrière de 3.25 m pour 3.55 m à l'avant, ce qui est contraire à la norme de l'époque. De même il cite une déclaration de vente qui décrit une pinasse avec 2 mâts de chêne et une chambre dépassant le pont de 0.90 et enfoncée dans la cale de 0.45 m, alors que l'on parle généralement de trois mâts. Toujours selon Jaupart, la pinasse de Bayonne est surtout utilisée pour le transport des marchandises en cabotage et parfois en guerre (notamment en 1627 et 1638) pour le transport des munitions. dans les textes : - « bâtiment des basques, longs, étroits et légers qui portent trois mâts et vont à la voile et à la rame » (Diderot) . 3. Charente - On donne le nom de pinasse en certains lieux de Charente aux batâs des ostréiculteurs. 4. Angleterre & Canada - Nom donné au 18e siècle à un grand canot à tableau, long d'un peu plus de 7 mètres pour une largeur de 2 m et un creux de 80 cm, qui marchait à la voile (gréée soit en goélette, soit en sloop) et à l'aviron. Il était utilisé, notamment en Angleterre, comme annexe des vaisseaux de guerre ou de commerce. C'était aussi à cette époque, un voilier de pêche à deux mâts ou encore une embarcation à 8 ou 16 rames de la Nouvelle Angleterre. 5. Inde - On trouve des pinasses (pinas en bengali) sur le Gange, en Inde au 19e siècle, introduites par les européens et principalement utilisées par eux. Ce sont des bateaux plats pouvant atteindre 12 à 15 mètres (Hardgrave), voire 26 mètres de long selon Pâris, et servant de yacht ou de transport de passagers (12 à 20 t de charge). Ils ont deux mâts dont le plus petit est derrière, des voiles à corne et une construction calquées sur les pinasses européennes. Ces bateaux très luxueux remontaient le Gange jusqu'à Bénarès. 6. Arcachon - Canot du bassin d'Arcachon, long, aux flancs bombés, pointu aux extrémités, dont le gréement ressemble à celui du canot à misaine. Ses dimensions varient de 7 à 12 m de long et même 15 m pour les plus modernes. Le pont a deux ouvertures. L'arrière rappelle un peu les gondoles vénitiennes. La coque est en V, à fond plat. Il serait issu de la pinasse de Bayonne. La plupart des pinasses actuelles sont mues au moteur et servent à la plaisance depuis 1980 (dim. moyennes : 10.50 x 2.85 x 065 m). Il existait, au début du 20e siècle, une variante un peu plus petite, appelée pinasse de parc, utilisée par les ostréiculteurs. Cette pinasse de parc n'avait pas de pont et était munie d'un moteur. La pinasse est maintenant en plastique. Sur le Bassin, on appelle les pinasses de moins de 7.50 mètres des pinassottes. pinasse d'Arcachon aujourd’hui (DR) 7. De nos jours le terme de pinasse est devenu quasiment un terme générique pour désigner un petit bateau de pêche côtière sans appartenance à un type bien défini, que ce soit sur les côtes atlantiques françaises ou canadiennes. On parle ainsi en Bretagne de pinasse sardinière pour qualifier une vedette de pêche. Les maliens sur le Niger appellent aussi leurs pirogues, des pinasses pina sse du Niger Notes Caractéristiques d’une pinasse de plaisance construites dans les années 2000 par le chantier Raba de La Teste de Buch : Longueur hors tout : 10.50 m Longueur coque : 10.48 m Largeur : 2.85 m Tirant d’eau : 0.65 m Poids à vide : 3.5 T. Charge maxi : 1 400Kg Carburant : 107 L Eau douce : 60 L Homologation : 12 pers. en catégorie C Moteur : 94Kw maxi Couchage : 2 personneS
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