Voiliers de travail du monde
BB - BK

Bec de cane - syn. bé de cane. – étym. de la forme de son avant rappelant un bec de canard.

- Ce chaland a été conçu pour le tout nouveau canal du Berry en 1830. La coque est à clins, l'avant relevé, le tableau arrière légèrement bombé. Il a deux gouvernails latéraux appelés "raquettes". La partie centrale est conçue pour transporter l'âne qui sert au halage. Ses dimensions moyennes sont de 24 à 27.50m de long, 2.30 à 2.60 m de large avec un tirant d'eau de 1.10 m qui lui permet de porter 50 tonnes. Il dsparaît à la fin du 19e siècle.

Selon certains auteurs, il est au contraire gouverné par un long aviron arrière tenu par

le marinier qui est juché sur une sorte de petite dunette arrière. La photo provenant

du musée Déchelette de Roanne, prise dans les années 1880 ne permet

malheureusement pas de trancher. Greenhill affirme que les deux types sont utilisés

en même temps.

(Berna, Baudouin)

bec de cane vers 1880(DR)

Becancre Chaland de transport de foin sur

l'Escaut.

Bécasse - -syn. barcasse de Cadix ; barcaza (esp.)

; spanish becass (ang.).

bécasse (A.Clouet)

- Barque espagnole du 18e siècle, principalement

de la baie de Cadix, non pontée, avec une étrave

courbe se relevant. Elle portait un mât à voile

carrée, sur vergue horizontale. Les fargues, qui relevaient le franc-bord, pouvaient se retirer pour border les

avirons (dimensions moyennes : LHT :11, B : 3, C : 2,60 mètres). Elle marche aussi à la rame et peut border

jusqu’à 16 avirons.

(Lescallier, Jal, Duron, Bonnefoux)

Bedan safar - orth. beden safar, baden safar.

- Boutre arabe de la région d'Oman. La quille est légèrement incurvée. Le bédan présente la particularité d'avoir une fausse étrave et une fausse poupe rapportées sur la coque. Cette poupe rapportée est faite de planches clouées verticalement, se terminant en pointe pour supporter un gouvernail de même hauteur, dépassant sous la quille et relié à ce faux étambot par des cordages en coco. Ce gouvernail est partiellement amovible, ce qui permet dans les eaux peu profondes, de le relever le long du côté bâbord. Le mât à pible est presque vertical, avec des haubans à palans, et porte une antenne plus longue que la coque. Les bedans mesurent de 12 à 18 mètres de long. Le terme baden semble par ailleurs utilisé de nos jours au Yémen pour désigner des ibris de taille supérieure à la normale et pouvant avoir un tonnage allant jusqu'à 1.000 quouceras. (Buisson, Pâris, Pardessus)

bedan safar (A.Clouet)

Bedan seyad

- Variante de bedan safar, plus petite et généralement dépourvue de voile. La propulsion est généralement

assurée par de longs avirons avec des petites pelles rectangulaires. La coque, à fond plat, est entièrement

chevillée et les joints de bordage sont recouverts de tampons de fibres cousus sur le bois, ce qui a fait dire que c'était une embarcation cousue, au

père Neyret dans sa description de 1904, faite sur des embarcations trouvées dans la région de Bombay.

(Buisson, Neyret, Pardessus)

Beka bune - petit bateau de pêche léger du Japon.

Bélandre

bélandre (A. Clouet)

-

n.f. – orth. balandre. - syn. chaie, spreck, sprick ; bilander, billander belander (ang.),

balandra (port.) ; bijlander (hol.). - étym. du hollandais ""bij"", près, et ""lander""

terre

1.

Petit transport fluvial hollandais (1) de 20 à 30 tx, à fond plat, à partir du 17e

siècle. La bélandre a deux mâts, le mât principal avec phares carrés, le mât

d'artimon avec voile à corne et hunier comme le heu. L'arrière est très rond. Elle

a deux dérives latérales amovibles et un gouvernail extérieur. On trouvait aussi

des demi-bélandres de plus petite taille au 18e siècle.

2.

Nom donné aux péniches et aux chalands, à fonds plats, avec des dérives

latérales, dans les canaux reliant le Nord à Paris. L'avant est presque aussi carré

que l'arrière. Leur taille est variable. A la fin du 19e siècle, les plus petites

faisaient 10,65 mètres de long pour une jauge de 12 tx, alors que les plus

grandes de 40 m de long, 6.80 m de large et de 2,70 m à pleine charge,

jaugeaient 520 tx. La plupart étaient cependant au gabarit de 38,50 m par 5 m,

avec une capacité de 370 tonnes

3.

Nom donné souvent aux bermudiens en Amérique à la même époque.

(Gruss, Guillet, Bourdé, Javault in NEP73)

dans les textes :

- "[Bateu] dans lequel on verra un menage tout entier avec la femme & les enfans, qui n'ayant autre maison vont de riviere en riviere pour gaigner leur vie, ils n'ont qu'un mast en Trinqueté appareillé en Heu" (Fournier, 1643). - "Bélandre est un petit vaisseau à fond plat du quel on se sert dans les pays du nord" (Desroches, 1687).

Bellou - Voilier militaire, probablement de la taille d'une goélette, utilisé dans la marine grecque dans les années 1830-1850.

Bellum - Sorte de longue pirogue irakienne propulsée à l'aviron ou à la perche et utilisée dans les eaux peu profondes. Les plus grandes pouvaient

emmener 25 personnes. (Blackburn)

Bermat - syn. gelmat

- Bateau de la côte ouest de la péninsule malaise avec un petit gaillard arrière, gouverné par un aviron à l'arrière et un gréement à un mât portant

une voile carrée au tiers plongeante. (Kerchove, Buisson)

Bermudien - cf. sloop bermudien, goélette bermudienne, bateau bermudien. (Bonnefoux)

Bero syn. prao bero, berok.

- Pirogue monoxyle à balancier des îles Timor avec des fargues en feuilles de palmier. Elle est gréée avec un mât tripode et une voile rectangulaire.

(Kerchove)

Berongaboy

- Pirogue monoxyle à balancier australienne de Weary Bay (Queensland). La coque est de forme ronde et mesure en moyenne 7 mètres. (Kerchove)

Berrichon syn. flûte du Berry.

- Bateau de 90 tx au 19e siècle, spécialement adapté au gabarit du canal du Berry avec une longueur limitée à 28 m et une largeur de 2,60 m. la

coque est bordée en chêne et calfatée au goudron. Ce bateau portait des gouvernails latéraux appelés raquettes. Il emportait un mulet pour le

halage, qui était logé dans une minuscule écurie au centre du bateau. Le patron et sa femme vivaient à bord. Le dernier berrichon a été construit en

1951.

(PP13, berna)

Berthon étym. du nom de son inventeur, l’anglais Edward Berthon.

- Canot pliant fait d’arceaux en bois recouverts par une toile imperméable. Les arceaux se rejoignent aux deux bouts. Conçu en 1875, à l'origine

pour les sous-mariniers, il était très utilisé en France au début du 20e siècle comme annexe.

(Sizaire, DDO, Duron)

Berton

étym. corruption de "breton". - Nef caraquée à 7 voiles du Moyen Age. C'était un bateau large, frégaté et profond. (Labraque, Trogneux)

Bese

1.

Navire côtier japonais naviguant entre Seamarang et Sidayu.

2.

Bateau de pêche construit avec un bordage en bois de la côte nord de Java.

(Kerchove)

Besogne - syn. bateau normand, chaland-besogne

- Bateau fluvial à clins de l'Oise apparu au 19e siècle, dérivé du foncet. Il est caractérisé par un mât articulé pour les opérations de manutention et

de halage. Au milieu du siècle, il s'agrandit pour atteindre une soixantaine de mètres, puis se motorisera au détriment de la voile qui disparaît.

(PP17, Buisson, Gaubert, Baudouin)

Besquine

1. cf. bisquine. (Buisson)

2. Bateau méditerranéen à poupe ronde, marchant à la voile et à l'aviron. Ce bateau a trois mâts et un beaupré. Le grand mât est à pible. Son port

était d'environ 40 tonneaux. (Bonnefoux)

Beta – n.m.

– Bateau de la région de Bacarès, cousin de la bette. Il est à fond plat, ressemblant à la barque catalane par ses lignes avec son mât incliné sur

l'avant supportant une voile latine. (B. Vigne in CM160)

Betchete - étym. Mot wallon signifiant "pointe".

- Bateau fluvial, long et à fond plat, de taille variable (dim. moyennes : 19x2 m), utilisé pour le transport dans le

massif ardennais.

Bétou

n.f. - syn. bétoune. - Bateau des pêcheurs de l'étang de Leucate, pointu aux extrémités et symétrique, à fond

plat et bord verticaux. Il se propulsait à la perche. Après transformation, il a donné naissance à la bette.

(Baudouin)

Bette - n.f. - syn. barquet, nacelle, bette marseillaise, bette martégale, négachin, négafol, marinié.

bette (A.Clouet)

1. Embarcation de la région marseillaise décrite depuis le 18e siècle, à voile latine et foc, pointue aux deux

extrémités, et utilisée pour la pêche, le cabotage ou le pilotage, avant de devenir un bateau de plaisance au 20e

siècle. La coque est très semblable à celle d'un dory, avec un fond plat, un bouchain vif et des flancs droits en dévers. L'étrave et l'arrière ont une

inclinaison prononcée (110° à 115°). Le gouvernail est de grande taille et sert ainsi de dérive. Sa longueur varie de 3,50 à 7 mètres. Le gréement

comprend une voile latine et un foc. Il existe plusieurs variétés (négachin, négafol, barquet) selon le port du Languedoc ou de Provence, mais toutes

basées sur le même dessin. La bette est aussi cousine du beta et de la bétou.

2. Autre nom de la marie-salope.

(DDO, Buisson, Kerchove)

Bette à escarbille

– Petit chaland très rustique servant de "benne à ordures" pour les bateaux au mouillage. (Duron)

Bezai bune - Bateau de transport japonais décrit dès le 14e siècle. (Turnbull, Stephen)

Bezan - var. Bezaan, bizan - Petit yacht du 17e gréé en ketch. (Blackburn)

Bharnus

- Boutre non ponté que l'on rencontre d'Oman jusqu'en Afrique Orientale, dont le dessin n'a pas changé

depuis un siècle. Il est décrit par Hawkins comme étant pratiquement en extinction. Ce boutre est très bas

sur l'eau, l'étrave rectiligne et la quête du mât très prononcée. Il n'y a aucune tonture. La barre est à roue.

bharnus (A.Clouet)

John Jewell décrit en détail les décorations de celui qu'il a vu. Le bordé est enduit d'huile qui lui donne un

brun noisette brillant. Les œuvres vives sont recouvertes de chunam, classique sur les coques en bois. Il est

peint en bleu avec des bandes orange, blanche et noire sur les pointes avant et arrière. Il arbore les classiques dessins (croissant, étoiles et autres

formes géométriques).

Je n'ai jamais entendu parler de ce navire en Arabie. Mais j'ai vu des types similaires aux Comores et à Madagascar, et comme John Jewell a vu ces

bateaux à Mombassa, je pencherai plutôt pour une déformation locale du zaroug qui n'aurait en fait rien à voir avec l'Arabie du Sud. Ces navires

semblent d'ailleurs bien petits pour de si grandes traversées et le triangle Kenya-Comores-Madagascar doit, à mon avis, constituer un maximum de

leur capacité.

Bhedi - Grand bateau du Bangladseh à fond plat transportant aussi bien des passagers que des charrettes à bœufs. La capacité est souvent augmentée en accolant deux bhedis qui prennent alors le nom de chap. (https://rangandatta.wordpress.com)

Bhur – Bateau de la bouche du Gange aux extrémités pointues qui pouvait transporter de 50 à 100 tonnes. (Kerchove)

Biabina – Grande pirogue en bordage de bois de l'île Isabel (Salomon) propulsée par 50 rameurs assis par deux de front sur des bancs reposant

sur deux espars longitudinaux. (Kerchove)

Biana - Petit canoa do Maranhao (Brésil), de construction simplifiée. Son gouvernail est réglable en hauteur pour naviguer dans les petits fonds. Ils

sont réputé plus raides que les igarités.

Biade - n.m. - Bac de Constantinople, bordant des avirons à couple, et d'une longueur de 9 mètres environ. (Bonnefoux)

Bidar syn. sampan bidar.

1. Originaire de Palembang (Sumatra), cette pirogue monoxyle à rames est utilisée pour décharger les passagers des gros bateaux à terre

(dimensions moyennes : LHT: 4 à 13 m, B: 1,60 à 3 m).

2. Pirogue à un mât de l'archipel Rhio (Indonésie), semblable au julung-julung.

3. Pirogue malaisienne. Ses dimensions moyennes sont de 8 mètres de long pour une largeur de 1,30 m.

(Kerchove)

Bido syn. biduk.

- Pirogue à double balancier avec bordage de Sumatra avec étrave et poupe fourchues. Elle porte deux mâts avec des voiles rectangulaires faites

avec des feuilles et un petit bout-dehors avec une voile. (Kerchove)

Bilalo - orth. billalo.

- Bac de transport entre Manille et Cavite aux 19e et début du 20e siècle, ayant une vaste cabine pour les

passagers. Il est gréé de deux mâts avec des voiles à antennes et possède deux balanciers. La coque se

rapproche des formes européennes (dimensions moyennes : L : 15 à 20 m, B : 2,70 à 3 m) avec ses

membrures et son bordage à franc bord. Les extrémités sont effilées, l'arrière possède un petit tableau. Sur

l'avant de la coque se trouve une petite plateforme où se tiennent des canotiers, nageant debout avec de

longs avirons à pelle ovale.

bilalo (A. Clouet)

Bilibili

– Pirogue monoxyle à balancier de l'île du Saint-Esprit (Nouvelles-Hébrides) aux extrémités sculptées. Elle

est assez large pour permettre d'avoir deux hommes assis de front. (Kerchove)

Billyboy

syn. cargo ketch, billy boat, billy boy, billyboy, billyboy cutter, billyboy ketch, billyboy schooner,

dandy-rigged billyboy, Humber billyboy, Yorkshirebillyboy.

billyboy (A.Clouet)

- 1.

Gabare de mer de la côte Est de l'Angleterre aux 19e et 20e siècles. Elle mesure une vingtaine

de mètres de long. La coque est à fond plat avec des extrémités arrondies et des dérives latérales. Elle

est gréée à l’origine avec une voile carrée, puis en sloop ou en ketch avec un hunier carré.

2.

Le Yorshire billyboy est un développement du keel de la Humber avec une coque plus grande et

surtout plus profonde. La présence d'un pavois augmente le franc-bord. Une cabine et une petite

écoutille occupent l'arrière arrondi (dimensions moyennes : L = 22.85 m, B = 5.50 m, C = 2.45 m).

(Warrington, Kerchove, Duron)

Bilolang syn. balolang, biroang.

- Pirogue à double balancier de Macassar avec un fond plat et une étrave haute et verticale. Le mât

porte une voile à livarde triangulaire ou quadrangulaire. Il y a parfois un petit roof débordant sur les espars des balanciers. (Kerchove)

Birch bark canoe

- Pirogue utilisée par les arborigènes du nord des Grand Lacs, faite en écorces de bouleau comme son

nom l'indique et généralement pointue aux deux extrémités. Il y avait de nombreuses variantes

comme l'utilisation de voiles au lieu des pagaies ou de tableaux à l'arrière. Ces bateaux étaient

encore utilisés au 20e siècle.

(in Greencastle Skiff to Mackinaw Boat- Gordon Ramsey, 2004)

birch bark canoe (DR)

Birème

n.f. - Galère à deux ponts, avec deux avirons par banc (ou à deux rameurs par aviron, selon les

auteurs), d'origine grecque. – cf. fuste.

Biscayenne

- n.f. - orth. biscaïenne. – syn. biscayan boat (ang.).

1. Embarcation à deux mâts à gréement carré dont celui de l'avant est incliné vers l'autre. La grand-

voile est deux fois plus grande que la misaine. Les deux extrémités sont pointues. Les biscaïennes, assimilées aux yoles étaient embarquées à

Bordeaux sur les navires de guerre pour les expéditions lointaines au 18e siècle. (Bonnefoux,Javault in NEP73, Willaumez, Claverie)

2. Nom parfois donné à l'ancienne yole vendéenne. (CM23)

Bisquine

– n.f. – étym. de Biscaye, d'où venaient les charpentiers qui l'ont introduit dans la région havraise.

Bisquine (DR)

- Chalutier des côtes de la Manche et plus spécialement de Cancale avec

trois mâts et huniers superposés, semblable au lougre. Sa voilure

imposante, avec trois étages de voiles, pouvait atteindre 365 m², alors que

la longueur de la coque pouvait atteindre 18 mètres à laquelle il fallait

ajouter les 9 mètres du bout-dehors et les 6 ou 7 mètres de la queue-de-

malet (dimensions moyennes : LHT: 13 m, B: 3 m, C: 2,30 m).

Cette formidable puissance était utilisée pour le dragage des bancs

d'huîtres, la pêche au chalut ou à la ligne dans la baie du Mont-Saint-

Michel. Sans oublier les célèbres régates de Cancale et de Granville. L'âge

d'or de la bisquine se situe entre la fin du 19e et le début du 20e siècle. La

“Perle” fut la dernière bisquine construite en 1905.

Dans les textes - "Espèce de chasse-marée en usage sur les côtes de France." (BV, 1845)

(Kerchove, Duron, Programme de Brest 96)

Bissona

- Bateau de plaisance à fond plat de Venise à 8 rameurs.

Bitok - cf boggo (Arlo Nimmo)

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