– n.f. - étym. de "fluste", gros navire de charge (1559), du hollandais "fluit", vaisseau, de "flyte" (10e siècle). -syn. corvette de charge. 1. Navire de commerce de taille moyenne du début du 16e siècle, qui sera utilisé par la suite comme bâtiment de transport (vivres et munitions) de la marine de guerre hollandaise à partir de la fin du 16e siècle. A l'origine, la flûte se reconnaissait à son arrière arrondi et relevé, prolongé par une sorte de voûte pour placer la mèche du gouvernail et à la forme très rentrée de ses hanches. L'avant était presque aussi arrondi que l'arrière. Elle portait au maximum 22 canons. Sa longueur variait de 30 à 40 mètres et le rapport longueur/largeur était de quatre. Le gréement était composé de deux mâts sans quête portant chacun deux voiles carrées, un mât d'artimon avec voile à antenne, et un beaupré portant une civadière. La flûte sera au 17e siècle le navire standard de la marine hollandaise (port de 300 tx mximum), mais aussi utilisée dans plusieurs pays d'Europe du Nord, dont la France (5 flûtes de 100 à 250 tx à Bordeaux en 1683). 2. Le terme flûte avait aussi un sens fonctionnel. A partir du 18e siècle, La marine royale arme des flûtes de 600 à 1 500 tx. Entraient dans cette catégorie, les bâtiments transports de troupe, logistiques (on disait alors bâtiment-magasin) ou hôpitaux. Mais l'on parlait dès cette époque de "vaisseaux armés en flûte" pour désigner des navires de guerre transformés pour le transport. Au 19e siècle, ce terme sera remplacé dans la marine française par celui de corvette de charge. 3. Bateau fluvial de type variable, répandu au 19e siècle sur la Seine, le canal de l'Ourcq et en Bourgogne. Elle sera aussi connue sous le nom de flûte de Bourgogne, de bâtarde du Nivernais, de flûte marnoise (41 mètres de long) ou encore de flûte berrichonne (28 mètres). dessin de l'album de Jouve dessin de Wenzel Hoallar vers 1650 Flûtes hollandaises du 17e siècle